Une reprise d’entreprise représente souvent une opportunité unique de revoir certains aspects de votre vie professionnelle. Même si vos droits sont protégés par la loi, rien ne vous empêche de saisir cette période de transition pour améliorer votre situation.
Voyons cela ensemble.
Le bon moment pour ouvrir le dialogue
La période de transition lors d’une cession crée généralement un climat propice aux échanges. Le nouveau dirigeant cherche à comprendre le fonctionnement de l’entreprise et à fidéliser les talents. Vous disposez donc d’une fenêtre d’opportunité intéressante.
D’ailleurs, consultez ici notre article sur mon patron vend son entreprise quels sont mes droits.
Attendez que la reprise soit officialisée avant d’engager toute discussion. Votre nouveau patron doit d’abord prendre ses marques et identifier les enjeux prioritaires. Une approche trop précoce pourrait être perçue comme opportuniste.
Préparez soigneusement vos arguments en vous basant sur des éléments concrets : votre performance, vos responsabilités réelles, votre connaissance des clients ou des process. Les nouvelles directions apprécient particulièrement les salariés qui peuvent les aider à comprendre rapidement les rouages de l’entreprise.
Quels points vous pouvez négocier ?
Contrairement aux idées reçues, une reprise d’entreprise n’interdit pas les négociations individuelles. Votre nouveau patron peut même être plus ouvert que l’ancien sur certains sujets, notamment s’il souhaite moderniser les pratiques RH.
La rémunération reste évidemment négociable, mais choisissez le bon angle d’approche. Plutôt que de demander une augmentation directe, mettez en avant votre valeur ajoutée pour la transition ou vos projets d’évolution professionnelle.
Les conditions de travail offrent souvent plus de marge de manœuvre. Télétravail, horaires flexibles, formation professionnelle… Les nouveaux dirigeants sont parfois plus sensibles à ces aspects que leurs prédécesseurs. Ils cherchent à créer leur propre culture d’entreprise.
Comment présenter vos demandes ?
Votre approche doit rester professionnelle et constructive. Évitez de critiquer l’ancien management ou de profiter de la situation de changement. Concentrez-vous sur l’avenir et sur votre contribution aux nouveaux objectifs de l’entreprise.
Documentez vos demandes avec des éléments factuels. Si vous demandez une revalorisation salariale, apportez des éléments de comparaison du marché ou mettez en avant vos résultats récents. Pour une demande de télétravail, proposez un cadre précis avec des modalités de suivi.
Montrez que vous comprenez les enjeux du repreneur. S’il mise sur le développement commercial, valorisez votre connaissance client. S’il veut optimiser les coûts, proposez des idées d’amélioration. Cette approche collaborative renforce votre crédibilité.
Les erreurs à absolument éviter lors de la négociation
Ne tombez pas dans le piège de la précipitation. Certains salariés veulent tout négocier dès les premiers jours, ce qui peut agacer le nouveau dirigeant qui a déjà mille choses à gérer. La patience reste votre meilleure alliée.
Évitez également les demandes trop personnelles ou déconnectées des réalités de l’entreprise. Une négociation lors d’une reprise doit s’inscrire dans une logique gagnant-gagnant, pas dans une démarche purement individualiste.
Ne menacez jamais de partir si vos demandes ne sont pas acceptées, surtout dans les premières semaines. Cette attitude peut être perçue comme du chantage et nuire durablement à vos relations professionnelles.
Préparer votre plan B
Même avec la meilleure stratégie, toutes les négociations n’aboutissent pas positivement. Anticipez cette possibilité en gardant une attitude professionnelle quelles que soient les réponses obtenues.
Si certaines demandes sont refusées dans l’immédiat, demandez à programmer un point de suivi dans quelques mois. Les priorités du repreneur peuvent évoluer une fois qu’il maîtrise mieux son environnement.
Restez également attentif aux opportunités qui peuvent émerger naturellement. Une reprise s’accompagne souvent de nouveaux projets, de créations de postes ou de réorganisations qui peuvent vous profiter sans négociation formelle.